Artículo de prensa
Le stockage et le réemploi du CO2 deviennent réalité
Publié par Réussir Vigne, le 11/2023

Tout est automatique et seul le gaz pur à 99,5% est collecte
À la sortie du tuyau de collecte en PVC, posée sur une plateforme de quelques mètres carrés en dehors de la cave, une unité de traitement de la taille d’un réfrigérateur analyse la qualité du gaz, le sèche et le filtre. L’automate est paramétré pour ne collecter le gaz que lorsqu’il est pur à 99,5 %. Le CO2 passe ensuite par un compresseur de 200 bars qui le comprime et remplit un rack de 12 bouteilles de 50 litres. « Tout est automatisé, explique Quentin Renouil, ingénieur procédés à CO2 Winery. Le rack est posé sur une balance, quand on atteint la capacité maximale de 400 kg de stockage, le système s’arrête. » Au-dessus des bouteilles, reliées entre elles, se trouve un détendeur duquel repart, vers la cave, un réseau d’alimentation supportant 15 bars. Ce gaz est ainsi disponible pour les opérations comme l’inertage, avec possibilité de créer de la carboglace. En effet, la neige carbonique se forme naturellement lors du passage de l’état liquide à gazeux. « Ce qui demande toutefois un réseau capable de supporter 200 bars, précise Quentin Renouil. C’est le cas chez l’un des deux autres clients. »
Économies de temps et d’eau avec le procédé connexe CO2 Water
Frédéric Beyneix a également expérimenté l’emploi de ce gaz. pour acidifier l’eau de rinçage des cuves, après nettoyage à la soude. Un procédé conçu par CO2 Winery et baptisé CO2 Water. « Le système d’acidification a donné une eau avec un pH de 5,6, témoigne le responsable du site. À l’utilisation ce fut une réussite. l’eau s’évacuant de la cupe est très rapidement ressortie à pH 7, ce qui nous a fait gagner du temps et économiser de l’eau. C’est bien plus difficile lorsque nous rinçons avec une eau neutre. » Un système d’autant plus efficace qu’il est équipé du suivi de pH de l’eau en sortie de cuve en temps réel. Un capteur connecté envoie l’information en Bluetooth au smartphone de l’opérateur, qui peut s’arrêter dès que la cuve est tamponnée, et ne procède plus à tâtons avec des bandelettes.
Frédéric Beyneix se dit emballé par cette première expérience de captage du CO2 fermentaire. Il y voit également un aspect sécuritaire indéniable, puisqu’aucun gaz carbonique ne sort de la cuverie pour se retrouver dans la cave. « Les ventilateurs fonctionnent généralement bien, mais il en reste toujours, considère t-il. L’ambiance de travail change complètement avec cette installation. Il n’y a plus, dorénavant, d’odeurs fermentaires. » Le responsable précise que le dispositif n’a gêné en rien le processus de vinification.